Cricri99 était un élève sympathique… il rafflait chaque année, le prix de camaraderie. Ses professeurs n'hésitaient pas à lui gonfler ses notes, pour l'encourager. Il était si gentil, il ne dérangeait personne. Son Proviseur donnait l'ordre à ses professeurs de le laisser accéder en classe supérieure tant qu'il aurait le premier prix de catéchisme et les bons chronos en natation. En plus, sans être Zinédine Zidane, il marquait des buts dans l'équipe du patronnage de la rue Sibuet. Lui, du moment qu'il était près de la moyenne il se satisfaisait. Evidemment son père aimait lui dire que s'il avait la moyenne il aurait seulement une chance sur deux de réussir au Brevet ou au Baccalauréat. Dans son adolescence le gandin aimait répéter la phrase d'Antonin Artaud «Tout vrai langage est incompréhensible » Du même coup, il clouait le bec à ceux qui auraient aimé entreprendre un dialogue avec lui. Après l'examen final, quelques trois années d'études ne l'avaient pas particulièrement pertubé. « 3 ans d'études 3h d'examen 3 minutes pour oublier » aimait-il se repéter inlassablement, alors qu'il n'avait pas encore fait ses 3 heures d'examen. Déjà, Il aimait envelopper le vide avec ses bandes platrées récupérées dans les services hospitaliers pour arriver au bien-être et à la sérénité au détriment d'une réussite universelle qu'il aurait très bien pu partager avec les siens . Demain ! peut-être. Ah! Le bougre il préférait se faire plaisir, plutôt que de se soumettre à l'autorité. Un rebelle pacifique, c'est pour cette raison qu'il enseignait à son fils Jérôme Ludovic (il vouait une admiration totale à Jérôme Bosch) d'être un rebelle et de remettre le monde droit. Facile de combattre un adversaire quand on a pas de munition pour partir à la guerre et que c'est l'autre qui y va ! Etre et rester un homme debout, d'accord, mais dans la douceur de vivre et un brin de paresse. Peace and Love...1968 était passé par là… certains lancaient des pavés lui, jouait aux tarots et vivivait la douceur de l'innocence… d'un mois de Mai pas comme les autres. Son jeune fils Julien préferait s'en éloigner (de la moyenne de la classe) pour ne pas se poser cette question cruciale et existentielle pour ses parents : passerai-je ou non en classe supérieure ? Avec 2 de tension pas de surprise, pas de désillusion «il ne passait jamais en classe supérieure». Alexandre le Bienheureux, Sacha Guitry, NTM étaient ses modèles. Il a même eu l'idée d'installer un standard pour rester en contact avec ses parents (pour la commande du petit plateau dinatoire fort pratique pour regarder le film du soir à la télévision et pour faire venir ses copains et ses copines dans son «Capharnaüm». Un petit bruit sourd a travers le mur indiquait au petit personnel : papa et maman un ordre bien précis. Un verre d'eau s'il te plaît papa et cela marchait souvent. Pas de problème, il n' y a jamais de problème avec Jules. Demain il réglera ses objectifs… demain, il travaillera, demain il rangera sa chambre, demain ça ira vachement mieux pour ses parents… mais pour lui… ZEN et pas de soucis.
Jérôme et Julien ont su très vite reconnaître et apprécier la philosophie de leur papa. Ils avaient leur référence et le petit vieux ne pouvait rien dire puisque… il leur avait enseigné : « Carpe Diem » voire « Carpe minutam ». Ils comprirent très vite le sens du mot Epicurien et oublièrent très vite des mots simples comme travail labeur, sueur, ambition, ténacité. L'ambition du père était de faire des enfants heureux de vivre, que son souhait soit exhaussé. Les poils dans la main ou les baobabs ont parfois du bon. Certains s'engagent dans des défis politiques eux, ne chantent pas le chant du partisan mais l'hymne à la joie… Auraient-ils tout compris ? Et en plus ils ont du talent les bougres ! ! ! Et je les aime… mais allez les deux frères, secouez-vous les puces… On vous aime. |
Les stars ne tombent jamais du ciel... |